Tilman veut passer des compléments alimentaires aux médicaments

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Tîlman veut passer des compléments alimentaires aux médicaments

Le laboratoire  wallon veut asseoir la crédibilité des thérapies
à base de plantes avec des études cliniques.
Deux compléments alimentaires visant l’arthrose et les nausées en bénéficient déjà.

Leader sur le marché belge de la phytothérapie où il réalise deux tiers de ses ventes, le laboratoire pharmaceutique wallon Tilman aimerait de venir d’ici une décennie l’acteur de référence en Europe parmi les spécialistes des thérapies à base de plantes. Une ambition qui passe par l’élargissement de la gamme des produits proposés mais également par une amélioration et une validation scientifique de ceux-ci.

L’entreprise située dans le zoning industriel de Baillonville (Marche-en-Famenne) vient de présenter un nouveau complément alimentaire à base d’extraits de Curcuma et de Boswellia Serrata un arbre originaire de l’Inde destiné à soulager l’arthrose une maladie qui touche 315 millions de personnes dans le monde.

Cette pathologie, qui affecte toutes les articulations ne se guérit pas. Pour l’apaiser on prescrit des antidouleurs et des anti-inflammatoires des médicaments qui provoquent des effets indésirables et ne peuvent pas être administrés pendant une longue période. D’où l’intérêt d avoir recours à des produits à base de plantes moins agressifs.

« La phytothérapie peut être aussi efficace que les molécules chimiques fait valoir Jean-Noël Tilman, administrateur délégué et fils du fondateur de l’entreprise familiale. On connaît l’intérêt du curcuma comme anti-inflammatoire. Il s’est avéré aussi actif que certains anti-inflammatoires non stéroïdiens avec lesquels on peut le comparer. »

C’est cette efficacité qui est à la base du lancement en 2010 du complément alimentaire Flexofytol. Ce dernier a connu un joli succès grâce notamment à sa technologie de microémulsion qui a permis de démultiplier sa biodisponibilité. L’ajout du Boswellia à la formule originale permet à son successeur Flexofytol PLUS d’agir plus rapidement contre la douleur, selon Jean-Noël Tilman.

Marqueurs biologiques

Une large partie de la population reste néanmoins persuadée que rien ne peut remplacer les molécules chimiques malgré leurs inconvénients et leurs coûts de développement parfois prohibitifs. Pour asseoir la crédibilité de la phytothérapie Tilman a donc recours à des études cliniques prouvant l’efficacité et la sûreté de ses produits.

Le labo a clôturé une étude clinique multicentrique en double aveugle pour le Flexofytol. Elle a montré une diminution de la douleur de façon significative Une étude de ce niveau est souvent réservée aux principes actifs chimiques enregistrés comme médicaments. Il ne s’agit pas d’une étude réalisée à la va vite souligne le spécialiste Yves Henrotin, président de la Fondation Arthrose et professeur à l’ULiège qui a lui même fondé une biotech (Artialis) qui développe des outils de diagnostic de l’arthrose basés sur des marqueurs biologiques.

Tilman, sacré Entreprise de l’année en 2013, a également eu recours à une étude clinique pour un autre de ses produits son complément alimentaire contre la nausée : Antimetil, à base de gingembre.
Ce dernier qui soulage les nausées de la grossesse mais également les troubles dans d’autres circonstances (excès alimentaires, voyages, chimiothérapie) va devenir à partir du 20 février la seule préparation à base d’extrait de gingembre autorisée pour les femmes enceintes en Belgique.

L’objectif des prochaines années c’est de faire passer à moyen terme l’Antimetil et d’autres compléments alimentaires au rang de médicaments. Pour l’instant, l’entreprise wallonne qui réalise 35,7 millions d’euros de chiffre d’affaires en croissance annuelle régulière de l’ordre de 15% vend déjà environ la moitié de produits qui ont le statut de médicaments.
« Nous voulons arriver à 80% de médicaments et à 80% de ventes à l’étranger » conclut Jean-Noël Tilman.

« La phytothérapie peut être aussi efficace
que les molécules chimiques »

Jean-Noël Tilman, CEO-pharmacien

Olivier Gosset, journaliste
pour L’Echo – 19/02/2019

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