Les laboratoires Tilman tutoient les plus grands

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Les laboratoires Tilman tutoient les plus grands

La «success story» des laboratoires Tilman continue, avec le titre d’entreprise de l’année. Rencontre avec son très ambitieux patron.

Une belle reconnaissance! Ce sont les quelques mots de Jean-Noël Tilman pour résumer sa fierté et celle de l’ «entreprise de l’année 2013», un titre décerné par des spécialistes de l’économie (lire par ailleurs). Le créneau du laboratoire installé sur le zoning de Baillonville (Somme-Leuze) : la fabrication de médicaments et produits divers, à base de plantes.

Comment l’aventure familiale a-t-elle débuté ?

Mon père était pharmacien à Bomal, il avait une officine, il produisait aussi des tisanes ardennaises dans l’arrière-boutique. Il était très entreprenant. Il avait une droguerie, une boutique photo et même des grands magasins. Moi, j’ai fait des études de pharmacien, en me spécialisant un an comme « pharmacien d’industrie ». J’étais attiré par le développement des laboratoires. Je me suis attelé à cela, et uniquement à cela.

Quelle fut la progression de votre entreprise ?

En 1985, c’était une petite entreprise de 5 personnes, avec 400 000 € de chiffre d’affaires. Aujourd’hui, nous sommes 105, pour un chiffre d’affaires de 18 millions d’euros. Pour les médicaments à base de plantes, nous occupons environ 50 % du marché belge. Pour les produits divers à base de plantes (NDLR les cosmétiques, les tisanes, les compléments alimentaires), c’est environ 25 %. Notre croissance tourne autour des 15 % annuels, depuis 1985.

Vous êtes également très présentsur le marché international. Dans quels pays ?

L’export représente quasiment un quart de notre chiffre d’affaires, mais la moitié de nos volumes (nous vendons moins cher dans ces pays). Nous sommes très présents en Algérie, au Maroc, en Libye ou en Arabie Saoudite. Globalement, dans le Maghreb et au Moyen-Orient. Notre territoire de prédilection, c’est le bassin méditerranéen.

Tilman, c’est une affaire qui tourne, au point d’intéresser de très grands groupes ?

Être racheté ? Non, nous voulons rester une entreprise familiale, quitte à grandir moins vite. Je travaille actuellement avec mon épouse. Mon fils va bientôt nous rejoindre. Il a fait des études de pharmacie, il a terminé un master à HEC.

Vous défendez le concept d’entreprise familiale. Quel est votre stylede management ?

Les relations au sein de l’entreprise sont simples. Je fais le pari gagnant de la confiance. Chaque employé bénéficie de pas mal d’autonomie, et ça marche. Je pense qu’il fait bon travailler ici . Il y a peu de « turn over », et le taux d’absentéisme est plus bas que la moyenne. J’invite tout le monde à me tutoyer. C’est culturel. Ici, tout le monde se tutoie .

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Encore grandir, est-ce possible ?

On a encore de la marge ! Un jour, on sera une grande entreprise. Une grande entreprise, c’est au moins 250 personnes et 50 millions de chiffre d’affaires. Si on arrête de grandir, nos concurrents, eux, continueront à croître, et nous disparaîtrons. Grandir, c’est aussi un moyen de bien faire les choses. Nous sommes de plus en plus « pros » . Notre stratégie, c’est aussi l’excellence.

Poursuivre le développement, mais comment ?

Nous allons sortir davantage des frontières belges, nous ne sommes pas assez présents dans les pays de l’union européenne. Je pense notamment à la France, à l’Italie ou à l’Espagne. Nous étendons nos forces de vente, nous recrutons de nouveaux responsables « export ». Au fil des opportunités, nous saisirons également les occasions d’acquisitions.

Emmanuel Wilputte, journaliste
pour L’Avenir – 9 Octobre 2013

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